lundi 28 mai 2018

Quels traitements possibles pour ceux qui ont perdu l’odorat ?


Même si elle n’est pas aussi développée que chez les autres mammifères, la fonction olfactive reste indispensable pour l’homme. La perte de l’odorat peut devenir une affection handicapante et désagréable à vivre. Les connaissances médicales à ce sujet sont encore limitées, mais il existe différentes possibilités thérapeutiques susceptibles de rétablir l’odorat.

Perte de l’odorat : quelles sont les causes ?


La perturbation de l’odorat peut survenir quand le flux d’air narinaire est entravé. Parfois, la partie osseuse qui sépare les deux narines est tellement déviée qu’elle provoque une congestion chronique, ce qui favorise la formation de polypes nasaux et aggrave les troubles olfactifs. Dans ce cas précis, une intervention médicale ou chirurgicale destinée à faciliter la respiration peut atténuer le déficit olfactif. D’autres causes peuvent être à l’origine des troubles de l’odorat, parmi lesquelles :

·         Une infection des voies respiratoires supérieures

·         Un dysfonctionnement congénital du système nerveux

·         Certains traitements médicamenteux

·         Un traumatisme crânien dû à un accident ou une intervention chirurgicale

·         L’exposition prolongée à certaines substances chimiques toxiques (pesticides, solvants, ammoniac…)

·         L’addiction au tabac, à la cocaïne et autres drogues inhalées

·         Une maladie neurologique dégénérative (Alzheimer, Parkinson…) : les troubles de l’odorat peuvent être le signe d’une démence

·         La vieillesse : l’odorat décline avec l’âge, la perte de la fonction olfactive pouvant même être annonciatrice d’un décès imminent.

·         Un traitement du cancer par radiothérapie 



Dans près de 20% des cas, il s’agit d’une maladie idiopathique, la cause du dysfonctionnement olfactif étant impossible à établir.

Comment classer les troubles olfactifs ?


Le dérèglement du système olfactif n’est pas toujours synonyme de perte d’odorat. Les anomalies qui modifient la perception des odeurs peuvent inclure :

·         L’hyposmie : diminution du sens de l’odorat

·         L’hyperosmie : hypersensibilité et développement excessif de l’odorat

·         L’anosmie : perte totale du sens olfactif

·         La parosmie : distorsion et altération de la perception olfactive (la personne confond les odeurs)

·         La phantosmie : perception d’odeurs inexistantes (forme d’hallucination olfactive)



La perte d’odorat peut être dangereuse




En plus de son impact négatif sur la vie sociale, la perte de l’odorat peut constituer un danger. En cas d’incendie par exemple, la personne qui en souffre aura du mal à détecter l’odeur de brûlé ou celle du gaz carbonique qui fuite. Elle s’expose également à un risque d’intoxication alimentaire, puisque son dysfonctionnement olfactif l’empêche de distinguer un aliment avarié d’un aliment sain. D’autre part, les troubles olfactifs peuvent entraîner un désintérêt pour la nourriture, ce qui augmente le risque de malnutrition et affecte la qualité de vie.

Troubles de l’odorat : des traitements variés mais pas toujours efficaces


Le traitement des troubles olfactifs dépend de leur cause. En cas d’attaque grippale, le patient, même s’il est rétabli, peut attendre plusieurs semaines avant de retrouver son odorat. Lorsque la perte de l’odorat résulte d’une inflammation nasale, elle peut être traitée efficacement par une prise de corticoïdes, et à moindre mesure celle d’antibiotiques. Ces derniers sont plutôt prescrits pour les cas d’infection bactérienne du nez. Quant aux traumatismes crâniens, leurs séquelles sur la fonction olfactive sont souvent irréversibles : il n’existe à ce jour aucun traitement pour y remédier. Seul un rétablissement naturel permettra alors de retrouver partiellement l’odorat, mais ce processus de régénération spontanée est lent et inégal. De même, les troubles olfactifs liés l’âge ou à une origine congénitale sont impossibles à traiter. Le rôle du médecin consistera simplement à prévenir le patient des risques éventuels ou à prescrire un traitement symptomatique.

Les bienfaits de l’entraînement olfactif


Cette thérapie novatrice s’apparente à une rééducation du nerf olfactif. Elle consiste à soumettre au patient des odeurs spécifiques, qu’il respire de façon régulière (2 fois par jour, pendant 3 mois). Il s’agit le plus souvent d’huiles essentielles (menthe, rose, lavande…) dont l’inhalation stimule progressivement le nerf olfactif et la mémoire sensorielle. Cet exercice s’est avéré tellement bénéfique que les médecins le recommandent désormais, à titre préventif, aux personnes chez qui l’odorat est encore intact.

2 commentaires: